JAY-JAY JOHANSON

En tournée : oui

C’était en 1996. Jay-Jay Johanson, un jeune homme fasciné par le jazz et la soul modifiée de Bristol – qu’on appelait trip-hop – et l’un de ses groups phares Portishead frappait avec une délicatesse toute particulière à nos oreilles. L’album qui allait nous enivrer et placer à jamais ce Suédois à l’élégance rare sur la carte sappelait Whiskey.
C’était le début d’une passionnante aventure pour ce type tellement attachant qui, en quelques chansons à peine, nous avait livré un arbre généalogique que l’on fantasmait ainsi : Lee Hazlewood, la pop de Talk Talk ou de Nilsson, le duo John Coltrane et Johnny Hartman de lautre, et une armée de disques calmes, jazz ou symphoniques, samplés de toute part. Près de vingt ans plus tard, c’est avec un nouvel album dune incroyable tenue que Jay-Jay Johanson vient se rappeler à nous.
Ce nouvel essai sappelle Opium et l’on y retrouve l’essence même de la musique de Johanson : une aisance à inventer des mélodies, une voix aussi discrète que caressante, et ces rythmiques entêtantes posées sur verin qui maintiennent avec souplesse les chansons à leur meilleur. La force dOpium, cest de poser des questions qui nappellent pas forcément de réponse, d’offrir une collection de chansons débarrassées de toute certitude mais qui savent convaincre par leur pudeur, par leur précision. Bref, du grand Jay Jay. Pierre Siankowski
(LES INROCKS)